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Numéro 186 - Févier 2005
( sommaire )

Série : foi et science

2. À la frontière de l’espèce humaine… l’individu ?

Les récits fondateurs du livre de la Genèse tendent à séparer complètement l’humanité de l’animal. Un jour de la création lui est exclusivement consacré, marquant ainsi la rupture entre l’animal et l’humain. De plus, non seulement l’espèce humaine apparaît la dernière, mais encore est-elle appelée à dominer les autres espèces qui ne semblent exister que pour lui fournir vêtement ou matière première.

Mais ne peut-on au contraire envisager d’autres situations ?

Quand Jenner inventa son traitement contre la variole il y a deux siècles, la possibilité d’un traitement nouveau fut saluée et son inventeur couvert d’honneurs, en même temps qu’il fut vilipendé pour mélanger l’humain et l’animal en inoculant au malade un produit animal, qu’on appela d’ailleurs vaccin pour en souligner l’origine. Certains imaginaient déjà que l’individu allait ainsi devenir une chimère, association d’humain et d’animal.

Aujourd’hui, le nombre d’organes disponibles étant bien inférieur aux besoins de transplantations, certains n’hésitent pas à chercher les possibilités de transplantation d’organes d’origine animale en cherchant les modifications génétiques qui pourraient rendre ces organes animaux compatibles avec le corps humain. D’autres, au contraire, comme du temps de Jenner, s’y refusent par principe et ne peuvent imaginer que des transplantations d’organes complètement artificiels ; des essais ont déjà été menés de cœurs artificiels et de « sang » ou de cristallins synthétiques.

Si ces réticences peuvent trouver leur légitimité dans une lecture scrupuleuse du texte biblique, voire dans un grand respect de l’animal, peut-être expriment-elles en réalité une angoisse très profonde. Angoisse provenant de la constatation, somme toute assez banale, que l’espèce humaine est une espèce animale comme tant d’autres. La conscience individuelle que chacun a de lui-même n’est sans doute pas l’exclusivité de l’espèce, comme semblent le montrer des expériences récentes avec des grands singes, et comme en donne souvent l’impression la compagnie d’un chien ou d’un chat. Alors la disparition d’un individu de l’espèce humaine n’aurait peut-être pas plus d’importance pour l’avenir du cosmos que celle d’un quelconque animal. Ou au contraire la disparition d’un animal aurait-elle autant d’importance que celle d’un être humain... feuille

Jean-Claude Deroche

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