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Numéro 184 - Décembre 2004
( sommaire )

Billet

« Comme par hasard »

Le théologien catholique romain Louis Bouyer est mort le 23 octobre dernier. Bien des journaux ont consacré un article important à sa disparition. Pourquoi en parler à notre tour dans Évangile et liberté ? Parce que Louis Bouyer avait été pasteur après avoir fait des études de théologie protestante dans les facultés de Paris et de Strasbourg. C’est en 1944 qu’il fut ordonné prêtre dans l’Église romaine. Et alors ? C’était bien son droit de passer ainsi du protestantisme à l’Église catholique. Assurément. Et l’on s’est plu à citer le titre de l’un de ses très nombreux livres : Du protestantisme à l’Église (Cerf, 1954). Voilà qui est clair pour tous ceux qui, hier comme aujourd’hui, voient en Rome « l’unique Église », selon l’expression insistante de Louis Bouyer.

 

Le Mur des Réformateurs à Genève et le baldaquin de l’autel de la basilique Saint-Pierre à Rome. D.R..

Mais ce que l’on n’a (comme par hasard) nullement rappelé, c’est que le pasteur Pierre Fath, ami et collaborateur d’Évangile et Liberté, a publié une réponse de plus de 250 pages au livre de Louis Bouyer. Bien sûr, ce qu’un humble pasteur a pu écrire alors n’intéresse pas la presse, surtout catholique. Ce silence n’est que trop éloquent, hélas. Le titre choisi par Pierre Fath, qui, lui, avait fait l’expérience inverse en allant du catholicisme au protestantisme, était une magnifique réplique à celui de Louis Bouyer : Du catholicisme romain au christianisme évangélique (Berger-Levrault, 1957). On a bien tort d’ignorer ou feindre d’ignorer l’importance d’une telle riposte. Elle reste d’une pertinence parfaitement actuelle. À savoir, – et il faut sans cesse le répéter –, que c’est le « romanisme » surtout que nous dénonçons dans le système doctrinal, institutionnel et hiérarchique de l’Église catholique ; que c’est bien d’un christianisme purement et simplement évangélique dont nous nous réclamons, et non du seul protestantisme apparu au XVIe. Ce christianisme-là, « non-confessionnel », comme l’appelait le pasteur A.-N. Bertrand, le grand inspirateur du pasteur Fath, a toujours appartenu à l’histoire des Églises et transcendé, par ses fidélités fondamentales à l’esprit des évangiles, les siècles et leurs bouleversements heureusement réformateurs. feuille

Laurent Gagnebin

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