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Numéro 184 - Décembre 2004
( sommaire )

Ces mots qu'on n'aime pas

Mythe

Pour avoir déclaré en 1941 que la Bible contenait des mythes, Bult-mann a soulevé une tempête et s’est attiré une réputation sulfureuse ; certains ont même demandé son excommunication.

Séraphin , mosaïque de la voûte de la Cathédrale de Cefalù.

Ses propos seraient-il mieux accueillis aujourd’hui ? Je ne sais pas. Trop de gens assimilent le mythe au mensonge, à l’illusion, à la sottise ; ils y voient les croyances absurdes et dépassées de primitifs superstitieux. Or le mythe est, au contraire, un genre littéraire subtil et raffiné où un récit souvent poétique exprime ce qui ne pourrait pas l’être autrement.

On tombe dans la mythologie quand on prend le mythe pour un récit historique ou un compte rendu scientifique. Il n’a pas pour but de raconter des faits ou de donner des connaissances. Il nous parle de nous, de notre existence, de ce qui à la fois la concerne et la dépasse. Affirmer que les récits de la création ou ceux de Noël sont des mythes n’enlève rien à leur valeur ; on indique ainsi qu’ils sont porteurs de significations et nullement d’informations.

Il ne faut pas supprimer le mythe, mais le démythologiser, c’est-à-dire y chercher un message qui nous concerne aujourd’hui et non le récit d’événements passés. feuille

André Gounelle

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