Connaissez-vous toutes les fêtes des dimanches de
juin ?
Le 6, c'était la fête des mères. Pourquoi pas ?
Heureuse aubaine pour les commerçants, certes, mais, chose étrange,
célébrée le même jour que la Trinité:
le Père, le Fils et le St Esprit f Pour faire bonne mesure avec
la fête des mères, il manque là Marie. Grâce
à son culte, récusé par les protestants unanimes,
certains pourraient alors honorer une Quaternité ! De toute façon,
dans la piété de tant de chrétiens, Marie n'est-elle
pas, à la fois « mère de Dieu » et déesse
?
Le 20 juin, c'est la fête des pères, autre bonheur, là
encore, pour une société de consommation. Dieu le Père
et tous les pères permettraient-ils de conjoindre en juin le
sacré et le profane ?
Entre ces deux fêtes, il ne faut pas oublier le 13 du mois: la
« Fête-Dieu », solennité catholique romaine
du Corps et du Sang du Christ, issue de la vénération
du « saint sacrement ». Une procession, où l'on porte
dans un ostensoir une hostie consacrée, a toujours, hélas,
à cette occasion, un immense succès.
On en viendrait presque à plaindre ce pauvre saint Fernand (27
juin), obscur évêque de Caiazzo, mais totalement inconnu
et dont l'existence même est mise en doute.
Il semble bien que saint Ferdinand (30 mai) ait été confondu
avec lui. Des reliques de Ferdinand III, roi de Castille et de Léon,
grand pourfendeur d'hérétiques, furent en effet transportées
à Caiazzo, précisément, en Italie méridionale,
au temps où les Aragon dominaient les Deux-Siciles. S'agissait-il
vraiment d'une confusion, d'un oubli ou plutôt d'un pieux mensonge
? La possession de si prestigieuses reliques d'un saint local n'était-elle
pas en effet la garantie d'affaires prospères? Commerce oblige
! Il n'y a rien de nouveau sous le soleil !
Cela dit, bon été, mais sans oublier le dicton populaire:
« Temps de la saint Fernand, chaleur et soleil riant » !
Laurent
Gagnebin