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Numéro 175 - mars 2004
( sommaire )

Témoigner

Comprendre et se faire comprendre

Après bien des années consacrées à échanger des nouvelles et des méditations sur le monde des hommes, que retenir de ces communications amicales, nous demande-t-on.

Face au mal

Les tremblements de terre et bien des désastres sont imprévisibles et hors des responsabilités humaines. Mais nous nous interrogeons très souvent sur le pourquoi de la méchanceté humaine. En Afrique sub-saharienne, au Sud-Est asiatique et en Europe, des massacres font des ravages, avec des dizaines et des centaines de milliers de morts, d’handicapés, d’orphelins, de mal-nourris et de non-soignés. Les guerres et les terrorismes commettent des atrocités à grande échelle. Jusque dans les Églises dites chrétiennes les rivalités organisées conduisent à des ruines. Quel être est l’homme ?

Jean Calvin pensait les hommes « enclins au mal, incapables par eux-même de faire le bien ». Mais au milieu du siècle dernier, les Éclaireurs de France (inspirés de la « libre pensée ») chantaient : « En son prochain chacun d’eux (les Éclaireurs) a confiance, le sachant digne, ardent et travailleur. » Comment évaluer l’homme et le juger dans sa complexité ?

Et face à la souffrance

Sans doute l’homme est-il souvent malheureux. Pas seulement par pénurie de nourriture pour sa famille et pour lui-même. Il porte la nostalgie d’un monde meilleur qu’il ne réussit pas à construire à l’extérieur de lui et en lui-même. L’incompréhensible violence, dont il use avec acharnement, serait sans doute une sorte de vengeance, de volonté de nivellement dans le malheur, une recherche d’égalité dans la souffrance. Seule la foi en un Dieu qui aime et la confiance de se savoir aimé peut apporter sérénité et sens de vivre. Comment comprendre et faire comprendre cette conscience « d’enfants de Dieu » ?

Un journal ouvre un chemin

Quelle est la raison d’être d’un « journal » qui informe et réfléchit sur « le religieux » et est concerné par lui ? Selon la pensée bouddhique, la religion se doit d’être un « véhicule » (grand ou petit !) qui met l’homme en route. Cette finalité de « chemin » doit être comprise et vécue par toutes les religions. Il faut sans cesse rappeler aux chrétiens que les Églises ne sont pas des « fins en soi » (pour obtenir le salut, par exemple). Si elles deviennent des buts en soi, tous les moyens sont bons pour y parvenir. On assomme bien les noyés qui dans l’eau se débattent contre leurs sauveteurs ! On brûle les corps vivants pour sauver les « âmes mortes ». On supprime les libertés individuelles, on censure les écrits pour permettre à Dieu d’agir !

Dans l’échange

Nous croyons qu’il est plus utile et urgent que jamais – face aux intégrismes religieux, politiques, économiques et sociaux – d’affirmer l’Évangile de Jésus qui libère. Mais il est difficile de vivre ce que l’on annonce. Il y a tant d’incohérences dans nos vies.

Cet Évangile de Jésus ne se limite pas à des textes écrits et diffusés. Aussi bien pensés soient-ils, les textes publiés n’atteignent que l’intellect. Comment faire passer à travers des phrases, mais aussi des images, des couleurs, des mises en page, quelque chose de cet amour de Dieu dont nous venons de parler ? La parole orale ou écrite n’est, elle aussi, qu’un moyen. Comment faire passer une amitié à des êtres isolés dans leur solitude, une communication d’énergie aux découragés, une voie possible à des errants perdus dans l’imbroglio de la société ?

Un journal est un échange permanent. Certes, il informe, enseigne, réfléchit, mais il est aussi sans cesse à l’écoute.

Vers l’Autre et les autres

Dans toute communication, il y a des risques de dysfonctionnement. Ce qu’on écrit et dit ne correspond jamais complètement à ce qu’on voudrait dire (essayer de parler de l’amour, de la foi, laisse toujours insatisfait…). Ce qui est écrit et dit n’est pas compris avec certitude par les lecteurs ou auditeurs. Ce qui est compris est interprété par le receveur selon sa forme de pensée, sa situation personnelle, l’humeur de la journée, l’ambiance sociale. Que de sources de malentendus, de niveaux de distorsions entre auteurs et lecteurs !

Et pourtant, c’est à force d’échanges, de mises au point, d’explication, que la communication passe. L’être résulte, se construit des relations avec les autres et l’Autre, celui qui ne cesse de venir à nous. feuille

Christian Mazel

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