Vous avez dit «
prosélytisme » ? Ce mot nest ni très chic,
ni très correct. Cela fait penser à ces évangéliques
qui cherchent à convaincre la terre entière que Jésus
est le Seigneur. A lheure de la pluralité religieuse et
du multiculturalisme, cest pour le moins une entreprise malvenue.
De plus, cest contrevenir à lesprit laïc que
de faire de la pub pour son clocher. Jexagère à
peine, car cest presque devenu un dogme dans nos Églises
quil faut sabstenir de tout prosélytisme. Le problème
est pourtant que le bébé risque de partir avec leau
du bain, alors que si lon enlève le « isme »,
apparaît un mot-trésor méritant mieux que le tout-à-légout.
Le prosélyte que lon rencontre plusieurs fois dans la Bible,
cest en effet le « nouveau venu », cette personne
ouverte et sympathique qui sapproche, en toute simplicité,
pour demander des explications, et éventuellement un accueil
ou plus si affinités
Figure modèle du prosélyte
: le fonctionnaire éthiopien du livre des Actes (8,25-40), et
de celui qui fait du prosélytisme : le diacre Philippe, qui explique,
accueille, baptise
Leçon de lhistoire : ne jamais
laisser capturer les mots par ceux qui les caricaturent.
Florence
Taubmann
Le mois prochain : Syncrétisme