Parole, symboles, signes, rites et sacrements
- Les symboles
- les rites
- les signes
- Conviction, rites et signes
- la Parole et les sacrements
- Concrètement dans nos Églises
Tout est ou doit être Parole
ou Vie. La Parole transite par nos paroles, mais pas que par elles.
Doù limportance des auxiliaires de la Parole, que
sont les symboles, les rites, les signes et les sacrements.
La vie est relation, donc communication et langages. La multiplicité
des langages implique la multiplicité des modes dexpression.
Certains considèrent que cette multiplicité des modes
de communication est essentielle.
Ma position est plus nuancée. Oui, il faut prendre en compte
tous les moyens à notre disposition pour parler, communiquer
et communier. Nos concepts et nos mots sont lun de ces moyens.
Mais aussi, le regard, le sourire ou la poignée de main. En revanche,
je suis résolument méfiant, chaque fois que lon
veut institutionnaliser une forme de langage, quelle quelle soit,
en lieu et place de la Parole et de sa souveraine liberté.
La Parole, le Verbe, est le principe de la vie. Nos paroles lorsquelles
ne sont pas verbiage, appellent à la vie, à moins quelles
ne convient à la mort.
La Parole - ou le Mouvement ou lEtre - qui vient de Dieu, ne
peut étre que porteuse despérance.
Aussi, Iévangéliste Jean, dans son magnifique
Prologue, fait-il lapologie de la Parole. Cette Parole que daucuns
ont peut-étre trop vite assimilée à la seule personne
de Jésus, le Christ, est de toute éternité. En
elle, est la vie. Rien de vrai na été créé
sans elle ou hors delle.
Cette Parole, aux visages multiples - dynamique de Dieu, envoyés
du Très-Haut, message despérance et de vie, moyens
divers pour dire lineffable, Iamour, donc le merveilleux
- est au coeur de toute vie et de tout projet de vie.
La Parole, les symboles, les signes, les rites et les sacrements.
Nous ne ferons jamais léconomie de lune ou des
autres. Tous ont leur place.
Sans la Parole - que nous, les croyants, nous croyons Parole venant
de Dieu - tout se perd dans linsignifiance. I1 y a bien un axe,
une direction, une inspiration et un pôle qui sous-tendent toutes
choses. Telle est la certitude de la foi, même si nous sommes
inaptes à en rendre compte totalement.
La Parole, qui ne se confond pas avec la personne de Jésus,
même sil en fut une expression privilégiée,
éclaire, donne sens et vie à ce qui, sans elle, ne serait
que morne répétition des jours, des situations et des
cycles de la vie. De ce point de vue, nous sommes bien tous appelés
à conjuguer dans tous les sens linaugurale magnifique du
quatrième évangile: « au commencement était
la Parole ». Il sagit bien ici du commencement des commencements.
Mais il y est également question de tous nos commencements et
de tous nos recommencements. Le commencement dont nous parle lévangéliste
Jean, lui qui a partie liée intrinsèque avec la Parole,
cest hier, comme aujourdhui et demain, la somme du temps
où se joue léternité et où Dieu nous
convie à lEssentiel.
La Parole a partie liée avec notre parole ou nos paroles, même
si elle les transcende et de beaucoup. Chacun de nous pense sa vie,
ses évolutions, ses relations avec les autres, mais aussi chacun
est appelé, de temps à autre, à témoigner
de ce qui anime sa vie en priorité.
Dans cette fonction de réflexion, dexplicitation et de
communication à laquelle nul ne peut se dérober, nous
mesurons tous le hiatus ou labîme entre le ressenti ou le
vécu et lexprimé. Nous navons ni à
nous en désoler, ni à surévaluer nos aptitudes,
mais bien à honorer notre condition humaine avec ses nécessités,
ses exigences, ses limites et sa grandeur. Ainsi la distance entre la
Parole ou lEsprit ou la Vie, et nos paroles, oblige à user
de langages multiples, certes partiels, mais indicatifs et complémentaires.
Les symboles, les rites et les signes font partie de ces nécessités
du langage ou de nos parole.
Les Symboles
Jésus parlait en paraboles. De même dans le langage
des écrits johanniques et de ceux des chrétiens gnostiques
des premiers siècles (1), chaque assertion dépasse son
propre dire initial mais est offerte à plusieurs niveaux de
compréhensions. Aussi, chacun peut et doit en faire une appropriation
personnelle en fonction de son degré dévolution
spirituelle, appropriation non figée mais toujours appelée
à évoluer selon notre propre progression intérieure.
Egalement, le langage mystique de tous les temps est une forme de
contre-langage. Le mystique qui a une conscience particulièrement
vive de la précarité de nos mots, use volontairement
dun langage qui se veut avant tout non rationnel, déstabilisateur
et incitateur dune quête et dun mouvement autre
que raisonnable et rationnel.
Le Larousse nous dit que le symbole est « un étre ou
une chose qui représente une chose abstraite ». Jen
serais tout à fait daccord si lon remplaçait
le terme abstrait par difficile à percevoir, à saisir
ou à se représenter et à définir. En effet,
Iamitié, Iamour ou Dieu nont rien dabstrait
pour ceux qui en vivent. Il nempêche que la difficulté
demeure pour évoquer ces réalités ou en rendre
compte.
Du symbole, je dirais quil est un langage de substitution.
Il peut passer par limage, telles les paraboles de Jésus
ou le Petit Prince de Saint-Exupéry, sans que ce soit le seul
canal de son expression.
Présentement, la connaissance est partielle et difficile
- et pas que la connaissance scientifique -. Cette difficulté
à connâître comme à témoigner du
connu, doit trouver des compensations dans notre discours. Cest
Paul qui déclarait: « Aujourdhui, nous voyons au
moyen dun miroir dune manière obscure ... aujourdhui,
je connais en partie ... ». (2)
La lucidité et le réalisme appellent à connaître
et à prendre en compte nos limites, y compris dans notre aptitude
à connaître. La foi en nous-mêmes et en notre vocation
nous incite simultanément à demeurer vigilants et exigeants
dans nos recherches et dans notre rigueur dexpression ou dexplicitation
de ce que nous arrivons à comprendre ou à capter. Etre
exigeants pour ce qui dépend de nos moyens de connaissance
et dexplicitation et lucides, en toute sérénité,
quant aux limites de nos aptitudes humaines: ainsi pourraient se résumer
nos ambitions.
En théologie de sensibilité libérale, cela
sest exprimé particulièrement au travers du courant
théologique appelé symbolo-fidéisme. Certains
ne manqueront pas de faire valoir que ce courant de pensée
date dun siècle. Pour ma part, et au risque de passer
pour rétrograde, je considère que le symbolo-fidéisme
garde toute sa pertinence, même si je suis réceptif à
dautres mouvements de pensée plus récents. En
grande partie, ce qui en fait la pertinence, cest quil
sagit ici moins dune doctrine ou dun ensemble de
doctrines que dune méthode pour appréhender la
vérité.
Ainsi, il est entre autres, un pacte de non agression idéologique.
Il concilie la conviction, la conscience des limites de nos aptitudes
à connaitre et le sens de la relativité de ces connaissances.
Il se présente donc bien comme fondement de lindispensable
distinction entre la foi et les doctrines.
Le symbolisme traduit la faillite de nos mots pour exprimer lineffable.
Alors, Iimage ou le symbole permet daller plus loin que
laffirmation doctrinale ou la déduction logique.
De même, le fidéisme atteste que nos doctrines sont
toujours indicatives, approximatives, appelées à devenir
caduques. Doù limpérieuse distinction entre
la foi et les expressions de la foi. Oui, sur terre, il nous faut
trouver un langage de substitution ou un faisccau de langages qui
permettent de compenser la pauvreté de nos mots et de nos concepts,
sans se résigner à cette carence, mais en la dépassant
partiellement.
Les rites
La vie sécrète des rites. Tout groupe a les siens.
En font partie, la manière de se saluer, (selon les civilisations,
on se serre la main, on sembrasse, on fait des courbettes devant
lautre les mains jointes ou lon se frotte le nez), de
prendre ses repas, de sinviter les uns chez les autres ou dadorer
sa divinité.
Même seul, on se crée des rites. Ainsi Kant faisait-il
tous les jours exactement la même promenade et à la même
heure et, sur son île, Robinson organise sa vie pour lui seul
avec des règles pour ne pas dire un protocole.
Les rites et les modes changent. Mais si on ne se salue pas de la
même manière en Chine, au Groenland ou en Afrique équatoriale,
au travers de rituels différents le même message transite:
il revient davoir une attitude damabilité et daccueil
à lintention de ceux que nous rencontrons.
On ne se passe pas plus de rites que de symboles. La vie en société
les imposent. Mais aussi lamitié les crée. Entre
deux personnes, dautant sil y a affection et proximité
affective, un ensemble de gestes et de langages sétablit.
Ces gestes et ces langages indiquent une intimité, une confrérie,
un mode dêtre ensemble quils distinguent de toute
autre rencontre ou de toute autre vie partagée.
«Les rites sont dans le temps ce que la maison est dans lespace»,
déclare Saint-Exupéry. Sans rites nous sommes dépersonnalisés,
autant que peuvent létre des sans-domicile fixe ou des
apatrides. La maison, mais aussi la ville ou le village et le pays
sont constitutifs de mon identité. Je ne me retrouve pas et
ne me reconstitue pas sans chez moi.
On ne vit pas sans maison, pas plus que sans famille ou sans famille
de substitution. Pour autant, la maison ou la famille peuvent devenir
un carcan où lon étouffe. De même, les rites
peuvent étre pour notre épanouissement, mais ils peuvent
également se transformer en prison irrespirable. Le renard
du Petit Prince de Saint-Exupéry souhaite des rites pour savoir
quand il doit shabiller le cur. Telle est bien la vocation
du rite: aider à shabiller le cur, donc à
vivre les situations avec enthousiasme et reconnaissance.
Pour autant, il ne faut pas imposer de shabiller le cur.
Il ne faut pas imposer des rites. Il faut quil soient librement
choisis ou acceptés. Sil nen est pas ainsi lune
des choses essentielles de la vie (les langages et les codes qui permettent
de se réjouir ensemble) peut aisément se pervertir et
devenir ce qui fait obstacle à la vie et à son épanouissement.
Les signes
Nous vivons davantage du sens des choses que des choses elles-mémes.
Cest pourquoi, les événements et les rencontres
de notre vie valent davantage en raison de ce quils représentent
pour nous que par ce quils sont en eux-mêmes. Notre il,
notre entendement et notre affectivité sont des prismes essentiels
au travers desquels tout prend forme.
Tout peut être ou devenir signe sur notre chemin, le psalmiste
déclare: « Les cieux en chaque lieu, de la gloire de
Dieu instruisent les humains » (Psaume 19. 1). Chaque visage,
chaque dialogue, chaque étape de notre vie, mais aussi,
chaque paysage, chaque brin dherbe, chaque lever ou coucher
de soleil devrait témoigner de ce qui est beau et de ce que
la marque du temps ne peut pas amenuiser en nous et autour de nous.
Le signe a donc partie liée avec le regard, la vie intérieure
et la foi. En ce sens, le signe se distingue du miracle. Le miracle
est censé convaincre et surprendre tout le monde. Il se veut
événement objectif et irréfutable.
Le signe, lui, est en relation avec la conviction intime. Ma disposition
desprit et de cur me permet de déceler un message
pour ma foi, là ou dautres, à mon côté,
ne discernent rien. On remarquera que de son vivant, Jésus
sest toujours refusé à accomplir des miracles
ou des actes relevant du prodige, alors que, bien souvent, hier comme
aujourdhui, sous des formes multiples, il a été
interpellation à salut, sur la route de beaucoup. Il y a obligatoirement
un élément personnel, donc subjectif, dans le signe.
Le clin dil fait simultanément à plusieurs
persomnes alertera certaines et pas dautres.
Cest dans ce sens, quil faut entendre la très
belle exhortation de lExode: « Tu diras à ton fils:
cest en mémoire de ce que lEternel a fait pour
moi, lorsque je suis sorti dEgypte. Ce sera pour toi comme un
signe sur ta main et comme un souvenir entre tes yeux » (Exode
13. 7-8).
Conviction, rites et signes
Le croyant sait quil ne vit pas de pain seulement, mais de
toute parole qui sort de la bouche de Dieu. La parole et la vie sécrétent
des rites. Et notre route est jalonnée de signes.
Nous ne faisons pas fi des rites et nous croyons limportance
des signes sur nos routes. En revanche, nous redoutons linstauration
de rites nombreux. Nous sommes les adeptes de la simplicité
et du dépouillement. Le rite institutiomnalisé ou imposé
nous fait peur.
Toute société compte ses ritualistes et ses spiritualistes.
Ce nest pas une question de choix dans labsolu entre une
tendance et lautre, mais daccentuation. Lancien
Israël, comme le message de lAncien Testament, se partage
également entre les tenants du Temple et de la Loi et ceux
qui se réclament du courant prophétique.
Les scribes du Temple défendent le patrimoine cultuel et
culturel dIsraël. Ce sont des gardiens. A linverse,
les prophètes dIsraël revendiquent louverture,
notamment à laction caritative et sociale plus que religieuse.
Aujourdhui, les mêmes clivages se retrouvent. Le christianisme
compte des églises et des courants ritualistes et dautres
plus soucieux douverture et de liberté de pensée
et dexpression. Pour moi, le protestantisme libéral est
lune des affirmations spiritualistes du message chrétien,
présente dans tous les temps et qui trouve ses racines aux
origines même du christianisme. Cest pourquoi Charles
Wagner a pu écrire: « Le point dappui du protestantisme,
ce puissant levier religieux des temps modernes, se trouvait dans
les Prophètes et lEvangile qui, eux-mêmes, le tenaient
de plus loin, selon la loi inéluctable quil ny
a pas plus de génération spontanée dans le domaine
spirituel que dans celui de la vie physique .... Lesprit prophétique
remonte dans la nuit du passé. Il a traversé tous les
âges » (3).
Des rites, oui. Mais parcimonieusement. Ils sont au service de la
vie. Ceux pour qui ils sont très nécessaires: tant mieux.
Mais ceux pour qui toute forme denfermement est synonyme détiolement,
quils soient aussi respectés ! Ce nest pas par
hasard que les libéraux de jadis inscrivaient dans tous leurs
temples la parole de Jésus: « Dieu est esprit et il faut
que ceux qui ladorent, Iadorent en esprit et en vérité
» (Jean 4. 24).
La Parole et les Sacrements
La tradition et la tension entre Parole et Sacrements, nest
jamais quune incidente de celles existant entre conviction,
rites et signes.
La définition augustinienne du Sacrement: « Le signe
visible de la grâce invisible », me convient à
merveille, si lon ne se trompe pas concernant la définition
du signe. Ainsi, le poteau indicateur sur la route, est précieux
pour celui qui sait où il veut aller, sans en connâître
forcément toutes les étapes. Telle létoile
des mages dOrient venus adorer à Béthléem.
Des signes oui, si lon ne confond jamais le signe et la chose
signifiée. Cest pourquoi, jai coutume dexprimer
ma défiance envers ce que lon a fait trop souvent des
sacrements au travers du proverbe chinois: « Lorsque le doigt
montre la lune, Iimbécile regarde le doigt ».
Je nai rien contre la pratique sacramentelle. Simplement,
je souhaite quelle reste indicative de notre foi - et non normative
-. Je désire également que nos liturgies soient aussi
sobres que possible.
Je nai rien contre les sacrements. Il faut des rites dans
nos vies et dans nos vies déglises. En revanche, je souhaite
que lon respecte réellement les différentes sensibilités
religieuses. Certains ont besoin de signes nombreux pour représenter
et étayer leur foi: cest très bien. Dautres
sen passent plus aisément: cest tout aussi bien.
Quon ne les contraigne pas à ce quils ne portent
pas instinctivement en eux. Surtout, je minsurge contre lhypertrophie
sacramentelle aujourdhui pratiquée dans les églises.
Si les signes envahissent tout et revêtent un caractère
dobligation, il ont de plus en plus leur justification en eux-mêmes
et ils sont de moins en moins des signes, soit des références
à une vérité qui les transcende.
Concrètement dans nos églises
La majorité des libéraux - pas tous - sont pour la
personnalisation, donc lintériorité, soit la sobriété
des expressions collectives. Quil sagisse de la place
de lofficiant (en chaire ou en bas de la chaire ou les deux),
quil sagisse de sa présentation (robe pastorale
ou non), quil sagisse des gestes accomplis (notamment
celui de la bénédiction), mais aussi à propos
des liturgies usitées et des sacrements pratiqués, nous
revendiquons la sobriété dans les gestes, dans les expressions
de pensées (les liturgies et les prières), dans le ton
choisi par loffficiant, dans la pratique et la fréquence
des sacrements. Les applications peuvent varier et elles sont secondaires.
En revanche, cette ligne de conduite est importante pour nous.
La plupart dentre nous, nous avons de la répugnance
pour ce qui, dans le culte, cherche à provoquer lémotion
ou lexaltation. Les noirs américains ont raison de chanter
leur foi au travers des negro spirituals qui sont lexpression
normale de leur foi.
En revanche, en Occident, lorsque des prédicateurs jouent
des effets de paroles (et parfois de manches), lorsque lon tente
de créer une exaltation collective avec le concours dun
orchestre ou dune sono dans le lieu de culte, a priori, nous
sommes réticents.
Il revient à chaque Conseil Presbytéral ou chaque
groupe de responsables déglise locale de voir comment
localement ces options peuvent et doivent se concrétiser, dans
les textes liturgiques, dans lordonnance des différents
moments du culte dans la pratique et la fréquence des sacrements.
Nous le disions, nos pères ont privilégié dans
nos églises libérales la belle parole de Jésus:
« Dieu est esprit et il faut que ceux qui ladorent, Iadorent
en esprit et en vérité ».
La seule visée certaine, cest de sinscrire dans
la même ligne. Etre des spiritualistes et des spiritualistes
non collectivistes. Lévangéliste Jean dira également
en conclusion du long développement sur le pain de vie: «
Lesprit vivifie, la chair ne sert de rien » (Jean 6. 63).
En toutes choses, il y a le prioritaire et laccessoire. Soyons
au clair sur la distinction de lun et de lautre et sachons
donner à laccessoire une forme et une place qui ne permettent
jamais de se tromper sur son irnportance et sa vocation.
Pierre-Jean
Ruff
(1) Certains commentateurs considèrent quil y a des
uns aux autres une parenté de style, mais pas de message.
Dautres, dont je suis, vont plus loin et reconnaissent entre
ces différents écrits une parenté de style
et de langage. (2) I Corinthiens 15. 12.
(3) Ferdinand Buisson et Charles Wagner: Sommes-nous tous des
libres croyants ? - Editions du Foyer de lAme 1992 - p. 23
et 25