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Responsables et coupables

Notre époque cherche des “responsables”.

Cette vogue atteint toutes les sphères : politiques, économiques, sociales, religieuses.

Mais qui accepte de se reconnaître “coupable” selon la célèbre formule ?

Il y a des responsables embusqués.

Le procès du “sang contaminé” laisse un sentiment d’“échecs” et de confusion. Des politiques jugent des politiques. La complexité des bureaucraties parlementaires dé-responsabilise les individus “aux commandes”. Les responsabilités se diluent face aux victimes… et aux électeurs. Les agencements de la société sont en cause.

La profusion des procès touche les activités médicales, scolaires, professionnelles. De cet acharnement judiciaire, le président Clinton en connaît quelque chose !… D’autres aussi.

Des responsables s’éclipsent.

On nous dit que le responsable de la délinquance des mineurs est “la société”. C’est elle qui excite le besoin de consommation, du nécessaire “paraître”, d’“arriver” et de s’“éclater”. Enseignants, police, municipalités sont montrés du doigt. Ne pourrait-on pas penser à la passive résignation des parents et familles devant les charges éducatives et les abandons d’autorité (familles “éclatées” par exemple).

Les origines des accidents de montagne sont-ils toujours le lot de l’organisation des stations de ski, les erreurs de la météo, les délais d’arrivée des secours. Pourquoi pas la neige qui tombe quand ce n’est pas notre moment voulu ?

Les accidents sont-ils fatals ? Le Service des Routes est-il le seul responsable des accidents de la circulation ?

On pense au tunnel du Mont-Blanc. Quels sont les erreurs humaines ? Avec le courage de la lucidité, qui ose sortir des routines et des irresponsabilités ?

Le dépérissement des Eglises en Occident est-il le fait de la “sécularisation” et des fatalités historiques et culturelles ? Ne pourrait-on s’interroger sur l’autoritarisme institutionnel et doctrinal ? On commence à reconnaître, le droit à l’ “inculturation” de l’Evangile en Afrique ou dans le Pacifique : on essaie de concevoir que, pour ceux qui ne mangent que du riz ou du manioc et ceux qui ne boivent que du thé, la farine et le vin de la “cène” (repas) de la Palestine du 1° siècle n’est pas indispensable. La langue, les styles des chants et manifestations expriment un vrai accueil de la foi.Pourquoi veut-on toujours et partout imposer aux chrétiens des divers continents au XXI° siècle, les formulations des croyants de culture grecque du IV° siècle ? Pourquoi ce refus d’“aggiornamento” de l’expression ? Pourquoi ce “tabou” absolu sur un blocage doctrinal (Trinité, Expiation, toute puissance) ?

L’évangile apporté par Jésus conduit le croyant à la reconnaissance de ses erreurs, inattentions, omissions volontaires et inconscientes à l’égard du prochain.

Les protestations d’innocence, les déclarations d’irresponsabilité, les négations obstinées bloquent les relations humaines.

Par l’aveu de ses limites, l’être humain offre à ses frères une ouverture et un dialogue, un échange constructif dans la sincérité d’un face-à-face et dans l’amour vécu dans la réalité.

Christian Mazel

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