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Rentrer... En soi

Fini le temps des vacances, des loisirs et de l’évasion !

L’heure est aux choses sérieuses : à la reprise du travail,

A la rentrée.

C’est toujours comme si on mettait pied à terre

Après un séjour au pays des rêves.

Peut-être est-ce aussi une bonne occasion

De rentrer en nous-mêmes et de nous demander

Où en est notre relation avec Dieu.

Ce Dieu que nous prions, dont nous chantons la louange,

Ce Dieu que nous retrouvons dans nos Bibles chaque jour,

Et chaque dimanche à l’heure du culte,

Quelle idée nous faisons-nous de lui ?

Éprouvons-nous de la crainte, des sentiments de révolte,

Une confiance aveugle ?

Dieu, dit-on souvent, a créé l’homme à son image,

Mais l’homme le lui a bien rendu !

Dans la Bible même, les images de Dieu sont multiples :

Est-il pour nous l’Éternel Dieu des armées,

Impitoyable pour les vaincus, jaloux, vengeur,

Prompt à punir de génération en génération ?

Le Dieu qui impose les épreuves, les tentations, les souffrances,

Le Dieu terrible du jugement et du Châtiment ?

Ou bien est-il pour nous le Dieu d’amour, de pardon et de grâce,

Celui qui traite avec bonté l’ouvrier de la onzième heure,

Qui se réjouit de retrouver la brebis perdue;

Celui qui tend les bras au fils prodigue

Sans la moindre parole de réprobation ni de jugement ?

Dieu aurait-il changé en passant d’un Testament à l’autre,

En remplaçant l’Ancienne Alliance par la Nouvelle ?

Rendre ainsi Dieu semblable aux hommes, versatile,

Faisant alterner la condamnation et le pardon,

La colère vengeresse et l’inépuisable bonté,

Le châtiment et l’amour,

N’est-ce pas une affreuse caricature de notre foi ?

Et que dire, que penser de cette odieuse image d’un Dieu d’amour

Qui aurait eu besoin, pour pouvoir pardonner aux hommes,

Du sacrifice sanglant d’un innocent, d’un Juste

Qui ne pouvait être que son fils !

Non ! Dieu est amour et pardon ; ce n’est pas lui qui change,

C’est le regard que les hommes dirigent vers lui .

Lorsque Dieu noue avec Israël une alliance sacrée,

Sa loi est uniquement une loi d’amour.

Tous les premiers Livres le répètent:

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur,

De tout ton être, de toute ta force;

Tu aimeras comme toi-même;

Honore ton père et ta mère;

Sois plein de respect pour le vieillard ;

L’étranger ou l’émigré, tu l’aimeras comme toi-même...

Si Dieu a choisi Israël, ce n’était pas pour devenir

Sa propriété exclusive, ni une arme secrète contre ses ennemis.

Vous serez pour moi, leur avait-il dit, entre tous les peuples

Qui m’appartiennent,

Un royaume de prêtres, une nation consacrée à mon service.

Noble mission, pour un peuple libéré de l’esclavage,

Appelé à devenir la lumière du monde et le sel de la terre.

Hélas ! Malgré les avertissements des prophètes,

La nation élue a confisqué à son profit la protection divine,

Et prétendu exclure du Salut les autres peuples.

Elle s’est forgé l’image d’un Dieu des batailles,

Allant jusqu’à lui porter les ordres les plus cruels,

Comme de passer au fil de l’épée tous les ennemis,

Hommes, femmes, viellards et enfants !

Elle a créé une divinité aussi avide de sang qu’un Moloch,

Exigeant des sacrifices d’animaux, et même des sacrifices humains.

Et pourtant, combien de prophètes ont répété

Que Dieu n’aime pas les sacrifices :

“Qu’ai-je à faire de vos sacrifices ?” dit l’Éternel,

Par la voix d’Ésaïe et de Jérémie.

Non ! ce n’est pas Dieu qui impose à Job ses épreuves,

Ni à Jésus ses tentations dans le désert ;

Ce n’est pas lui qui réclame la mort de son fils.

Si Job souffre, c’est parce que la souffrance est dans le monde,

Comme le péché, la tentation et la mort.

Si Jésus est cloué sur la croix,

C’est parce que le péché est dans le monde,

Toujours prêt à écraser la vérité et à faire mourir les justes ;

Dieu n’a pas changé : la Nouvelle Alliance a le même objectif

Que l’Ancienne.

L’Église, corps du Christ, juifs et non-juifs, est pour Dieu

Le nouveau royaume de prêtres, la nouvelle nation

Consacrée à son service.

Et l’Église, c’est nous ! Lumière du monde, Sel de la terre ;

Avec la même tentation de confisquer Dieu pour nous seuls,

Et de faire de lui, jusque dans nos prières,

L’auxiliaire obéissant de nos désirs et de nos ambitions;

Avec aussi la tentation perverse d’exclure les autres,

Les indignes, les hérétiques, les moins-intégristes,

Tous ceux qui ne croient pas comme nous,

De la Table Sainte et du Salut.

Dieu pardonne, il accueille, il est amour.

Rentrons en nous-mêmes pour le redécouvrir;

Avec l’Humilité de celui qui n’a jamais vu Dieu,

Mais qui sait avec assurance que Jésus le lui a fait connaître.

Bonne rentrée, dans la foi en Christ,

Confiants dans l’amour d’un Père bon et miséricordieux,

Immuable d’éternité en éternité.

Paul Deheuvels

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