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Au rendez-vous des pères

J’ai été surpris d’être invité par une association de femmes dans une Z.U.P. pour parler de la place des pères. “On se demande si on n’est pas allé un peu loin dans nos revendications contre les hommes”, me disaient-elles. “Est-ce que nos enfants dans leurs expressions violentes ne sont pas en train de parler de leur mal-au-père ?”.

Mais que sont les pères devenus ?

Si c’est bien le père qui permet à la famille d’exister et de sortir l’enfant d’un couple symbiotique mère-enfant, il n’a pas à attendre que cette place lui soit donnée par la mère.et dès l’instant de la naissance, rappelle Christiane Olivier, le père par sa voix, son odeur, ses gestes, par sa manière si particulière de porter l’enfant, va offrir les signes de sa présence, d’une présence d'homme différente de cette de la mère.

1 enfant sur trois vit avec une femme seule. La moitié des pères divorcés ne voient plus leurs enfants après cinq ans de séparation. Et aujourd’hui dans plus de 90 % des jugements de divorce ce sont aux mères que sont confiés les enfants. Le père ne transmet plus un bien, la loi s’en occupe. Il ne transmet plus son métier, le service public de l’école s’en charge et assure une formation plus large.

Il transmet encore son nom. Mais certaines femmes aujourd’hui accouchent d’un enfant avec un père géniteur sans lui donner son nom. Le débat autour de l’anonymat des accouchements “sous X” est intéressant à cet égard, car il prive l’enfant de son histoire et maternelle et paternelle. Or les psy savent aujourd’hui dans l’intimité d’un cabinet la quête incessante de l’enfant devenu adulte pour retrouver d’où il vient. Au moins avoir une photo,un visage, le son d’une voix, ou un nom. L’enfant sait qu’il vient d’une mère, cela est indéniable, et sauf exception, il la connaît. Mais son père, ce pater incertitus, comment va-t-il le rencontrer, voire même s’y confronter. Et les pères choisissent d’autant plus le silence qu’ils ne peuvent plus s’abriter derrière un statut dominant.

Bien sûr le père a encore des fonctions, qu’il partage avec la mère, et réciproquement, même s’ils ne sont pas interchangeables. La fonction de poser la loi, de nommer des interdits, séparer l’enfant de la mère, transmettre, et permettre à l’enfant d’aller vers l’extérieur et les autres.Mais cela est à inventer par chaque père, dans une relation à créer avec les enfants. Etre père cela demande de s’inventer.

Je repense à cette personne qui me disait combien il était difficile de prier un Dieu “père” (“papa”), alors que son propre père avait été si violent et absent. Comment chercher confiance et protection auprès d’une image paternelle qui renvoie d’abord à celle d’un homme maltraitant ? J’ai besoin, dans ma spiritualité, de contacter cette figure bienveillante d’un père spirituel qui m’accompagne sur ma route des permis et des défendus, et m’entraîne dehors.

Jean-Paul Sauzède

“La condition Masculine” mouvement fondé par Me Antoine Leenhardt soutient le droit des pères en ce qui concerne la garde et l'éducation de leurs enfants. Centre Associatif Champeret, 23 rue Descombes, 75017 Paris. Tél. 01.46.22.25.32 ; Internet : www.sos-divorse.org.

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