Un éminent historien rennais
qui a déjà beaucoup publié sur les religions,
nous donne un livre qui fera date et mérite dêtre
discuté amplement dans les églises chrétiennes.
Si le plan manque parfois de rigueur, lérudition est
imposante, lobjectivité, limpartialité ne
manquent pas. Point totales cependant.
Il va de soi que le terme dathéisme qui
a une connotation péjorative, pose un redoutable problème
de vocabulaire : il a pu pendant des siècles désigner
les dieux de la cité. Il convient de déplorer à
notre époque, les ambiguïtés, pour ne pas dire
les escroqueries de certaines enquêtes dopinion qui font
dire à des catholiques quils sont à la fois athées
et catholiques. En fait ces jeunes gens et ces jeunes filles sont
des panthéistes.
ATHÉISME ANTIQUE
Ceci admis, il faut convenir que lantiquité a connu
des athées authentiques, dont le plus connu a été
Démocrite, tenant du matérialisme, doctrine aujourdhui
détruite par les progrès de la physique quantique. Ceci
avait été fort bien perçu par le grand physicien
H.Poincaré, cousin du chef dEtat, à la veille
de sa mort, en 1916. Que tant de philosophes, point tous marxistes,
puissent encore, 80 ans après, se dire matérialistes,
passe lentendement ! En fait, dans lantiquité,
lathéisme est resté fort minoritaire.-G. Minois
dit même
extrêmement rare (p. 66).
Un certain consensus, au niveau des philosophes, sétablissant
autour du panthéisme. Quant à Socrate, il a penché
vers lagnosticisme, mais c'est avec son disciple Platon, que
sopère pour la première fois, une dénonciation
philosophique de lathéisme, sur un thème appelé
à une grande fortune : son immoralité.
En ces matières, nul ne pouvant être neutre, la philosophie
de Platon a cautionné la lutte contre les athées.
Le STOICISME, lui, pose plus de problèmes : un athéisme
? ou un courant religieux? G. Minois, penche pour un panthéisme
matérialiste. Le SOPHOS stoïcien serait le surhomme, ou
homme divin. Thème appelé à avoir la fortune
que lon sait au 19e siècle. Quant à EPICURE et
LUCRECE, sils ne croient pas en la survie de lâme
(et ils ne sont pas les seuls à cette époque), il semble
difficile de les enrôler sous la bannière de lathéisme.
Vers lan 400, lempire seffondre en Occident
Suit une période marquée par la disparition des procès
dimpiété.G.Minois y voit la preuve de sa généralisation.On
se permettra de nêtre point daccord. Il conviendrait
aussi de tenir compte de la profonde corruption des institutions judiciaires,
sensible dès lan 200, dautant que lauteur
admet : dans lempire la frontière entre athéisme
et croyance est aussi floue que de nos jours ; enfin, cet athéisme
antique manque de contenu : lathéisme intégral
tel que nous le concevons aujourdhui, a besoin dune armature
scientifique et conceptuelle que la culture dalors ne pouvait
lui offrir (p. 67) G.Minois pense même que le caractère
hybride de cet athéisme antique expliquerait le triomphe du
christianisme. Cela apparaît discutable : les vieilles croyances
polythéistes, grecques et romaines traversaient alors une crise
extraordinaire. A Rome, 2 augures ne pouvaient plus se rencontrer
sans rire. Et le désir dune religion monothéiste
était, lui, profondément ressenti au point quà
Rome, dans laristocratie, les femmes judaïsaient
beaucoup.Mais le judaïsme répugnait à la majorité
des romains, par suite du sabbat et de la circoncision pour lesquels
ils néprouvaient que mépris. Lessor dun
judaïsme était dès lors assuré : le
christianisme est un essénisme qui a réussi (E.
Renan). Jugement dautant plus remarquable quau moment
où il fut formulé, nos connaissances sur la secte de
Qoumran étaient des plus minces.
LE MOYEN ÂGE
Arrive le Moyen-Âge. Aujourdhui est désuète
la problématique de Lefebvre, à savoir que loutillage
conceptuel de lépoque interdit lathéisme.
Entre temps nos connaissances sur les cathares ont beaucoup progressé
et les registres de linquisition à Montaillou, popularisés
par E. LE ROY LADURIE, ne laissent pas la place au moindre doute.Plus
précisément les inculpés se situent au
confins de lathéisme (p. 92). Alors que dire des
gens instruits ?
Deux zones sensibles émergent lors de
la Renaissance intellectuelle, du Bas-Moyen-Age : les universités
et les régions de contact entre islam et christianisme. Est-ce
un hasard si lun des bastions de lunitarisme en Europe
est la Transsylvanie ?
Lessor des universités médiévales, inséparable
dune redécouverte des manuscrits grecs et donc de la
pensée dAristote, place le christianisme devant un redoutable
problème : car le grand philosophe nadmet pas léternité
du monde ni limmortalité de lâme. Aux 11e-13e
siècles on est donc bien loin dun paisible unanimisme
de la foi. Et ce nest pas un hasard si, dès le 11e siècle,
Anselme, par son argument ontologique, énonce une des premières
preuves de lexistence de Dieu. Le Docteur Angélique,
Thomas dAquin, 2 siècles plus tard, dans sa somme
théologique, peaufine Anselme.
Rien ny fait, Guillaume dOCCAM anéantit les 5
preuves avancées par Thomas dAquin. Au 15e siècle,
avec le grand mystique rhénan, Maître ECKARDT dont linfluence
est si profonde sur la spiritualité de son temps, lon
est aux portes du nihilisme.
LEglise doit mener une offensive tous azimuts.
Dès 1336, ce sont les premières réactions contre
les fêtes populaires urbaines. Les gogliards, ces
étudiants renie-Dieu du 14e siècle, encore
si mal connus, inquiètent fort les prédicateurs. Plus
grave encore apparaît le mépris contre les sentences
dexcommunication, même en milieu populaire urbain plus
surveillé.Bref, pour parodier tel livre célèbre
de R. Pernoud, il faut en finir avec le Moyen Age, tout au moins avec
ses images tronquées.
LA RENAISSANCE
Quen est-il de la Renaissance ? La problématique de
Lefebvre est abandonnée. Et dans la diffusion des idées
hétérodoxes, voire athées, Padoue joue un rôle
essentiel, mal connu dans le détail, car la prudence simpose
: le vrai choix de POMPONAZZI, comme de ses contemporains ne
nous est pas connu (p. 114) et cela vaut tout autant pour LEONARD
de VINCI : qua-t-il été exactement ? un stoïcien
? un panthéiste ? un impie, à en croire son biographe
contemporain Vasari ? Comment le savoir ?Les cours royales sont aussi
contaminées : toutes les autorités réformatrices
désigneront lentourage des rois comme des repaires dathéisme
(p. 115). Les étudiants, les comédiens sont également
suspectés.
Le Cymbalum mundi de Bonaventure des Périers
est rédigé en 1537.
A la même date est rendu public le premier des dix édits
de la monarchie contre lathéisme blasphématoire
dans les armées.
Certes, la prudence simpose car le terme athée,
tout comme fasciste au 20e siècle a pu ne relever
que de linsulte vulgaire. Mais on ne peut que prendre acte que
cest au cours de la première moitié du 16e siècle
que fleurit pour la première fois le mot athée.
La présence irréfutable dathées à
Paris, Orléans, dans le Béarn et dans la plupart des
régions de France est donc attestée dès 1560
(p. 140). En Corse, vers 1565-1615, les jésuites se demandent
si lîle a été seulement christianisée,
vu le nombre dinsulaires qui vivent en état dathéisme,
sans aucune référence au divin. Lencadrement clérical
semble y avoir été singulièrement déficient,
tout comme en dautres régions de France où a joué
aussi labus des excommunications. Suivent quelques pages bienvenues
de G. Minois, quant au témoignage décisif de Calvin,
pourfendeur de toutes les incroyances, du déisme à lathéisme
et même du panthéisme naturaliste. Bref
le
16e siècle a été marqué par la grande
tentation de lathéisme (p. 151). Cest après
1570, que sévit la répression judiciaire tout comme
la propagande anti-athée, par la plume.
LE XVIIe siècle
Le 17e siècle hérite dun lourd héritage.
Les mémoires du Père COTON, le jésuite confesseur
dHenri IV, publiées post mortem attestent des progrès
de lincroyance à la cour royale !
Un autre milieu est également contaminé : les médecins.Quand
bien même le Père MERSENNE exagère en avançant
le chiffre de 50.000 athées. Dans la capitale, il faut le reconnaître,
et Mersenne est un savant haut de gamme, le phénomène
est difficile à cerner, à cause du monde libertin que
lon ne saurait confondre avec lathée. Il est lui-même
rien moins quhomogène. Les luttes entre jansénistes
et jésuites stimulent, elles aussi, les progrès de lincroyance.
Dès les années 1660, on constate un nouveau bond en
avant de lincrédulité, où lAngleterre
tient bien sa place. Mais le plus grand savant de lépoque,
et à en croire ses pairs, le plus éminent de tous les
temps, NEWTON, est chrétien unitarien. LEIBNIZ, le plus grand
quait produit lAllemagne moderne, est lui, chrétien
orthodoxe. On considère que la révolution scientifique,
commencée en Ionie, un siècle avant notre ère,
sachève en 1687 avec les principes de Newton. Il ny
a donc pas incompatibilité (ce que G. Minois ne dit pas assez)
entre science et christianisme épuré. Rappelons que
le grand savant du 20e siècle, EINSTEIN est croyant. Pour être
totalement objectif, il convient de préciser les méfaits
dun certain cartésianisme. Lorsque Voltaire accuse
Descartes de conduire à lathéisme, il na
pas entièrement tort p. 259. Mais il ny a pas que
la science,
lesprit critique de lépoque
porte les esprits au déisme et à lathéisme,
par le biais de létude des livres saints. Rien quen
langue française, en Europe de 1695 à 1700, paraissent
55 éditions de la Bible. Cest entre 1690 et 1730,
que linitiative change de sens. Le progrès des études
bibliques joue en faveur du déisme et bientôt de lathéisme
(p. 270).
LAngleterre est là encore en tête du mouvement
soit. Mais ce que ne dit pas G.Minois (et on ne peut que le regretter)
cest que dans le monde catholique tout au moins, il est un grand
exégète, Richard SIMON, contraint au silence par un
homme de valeur, Bossuet. Une erreur payée très cher
Au début de notre siècle, A. SCHWEITZER ne peut que
constater leffrayant retard de léglise catholique
en matière dexégèse.
Le XVIIIe siècle
Le 18e siècle a débuté par létonnant
mémoire de 1209 pages de labbé MESLIER, mort en
1729, qui circule sous le manteau. Pourtant Meslier inquiète
toujours même les plus hardis. Au 19e siècle les éditeurs
nosent pas le publier
ce ne sont pas seulement les
audaces impies du curé qui poussent les intellectuels à
prendre leurs distances, cest aussi la lourdeur et le caractère
rustique de son style qui rebutent (p. 307).
Rien désormais narrêtera les progrès de
lincroyance, que lon peut juger à laune des
assemblées du clergé français, passant du désarroi
entre 1750 et 1775, à la panique de 1775 à 1782.
Et les ateliers clandestins des copistes témoignent par leur
nombre, dune demande forte qui élève les prix.
Mais que dambiguïtés demeurent : Les rapports
entre déisme et athéisme sont très confus au
18e et cette confusion est encore accrue par les jugements divers
émis sur les ouvrages de leurs partisans (379). Une fois
de plus le catholicisme tridentin, par sa rigidité doctrinale
encourage les positions extrêmes. Morelly prend acte du fait
que les pays protestants ont moins dathées. La saine
critique biblique y est certainement pour quelque chose. Mais à
cette époque le fait dominant, cest lémergence
dun matérialisme athée, fort bien analysé
par G. Minois. (On ne saurait confondre les deux, car Dieu a fort
bien pu créer une matière pensante, comme Voltaire na
pas manqué de le faire observer dès 1734). Son plus
ferme soutien est dHOLBACH, dont la figure reste cependant énigmatique,
malgré son abondante production : 10 volumes sans compter 440
articles dans lencyclopédie, avec son traité :
Quest-ce quun athée ? (1770). Lathéisme
est désormais adulte, avec une philosophie -le matérialisme-,
une science -le mécanisme- une morale -la loi de nature. Pourtant
ce 19e siècle la dédaigné, à cause
de ses faibles bases scientifiques.En 1800, Sylvain MARECHAL, en publiant
son dictionnaire des athées, donne à lathéisme
ses lettres de noblesse. Il est désormais un fait banal. Mais
il nest pas le seul vainqueur de la décomposition religieuse
contemporaine, tout comme en notre fin de siècle, LE DESIR
DE DIEU, hors des églises, génère un déisme
porté vers lésotérisme, loccultisme,
le spiritisme, la Franc-maçonnerie. Et là, pour des
esprits éclairés, a pu jouer un certain effroi devant
les conséquences de lathéisme, dont on devine
dès cette époque quil peut mener au nihilisme
Napoléon en internant Sade, craint moins ses polissonneries
que son négativisme.Les dictateurs sont parfois clairvoyants.
LA RÉVOLUTION
A la charnière de ces deux siècles, cest la
tourmente révolutionnaire qui voit lirruption de lathéisme
populaire.
Convient-il de sy attarder longuement ? Nul aujourdhui,
la recherche ayant progressé, ne peut en douter. Cette flambée
na pas été dictée de lextérieur,
sauf peut être à Paris. Dominent la haine de la confession,
et surtout de la confession féminine, considérée
comme un instrument de pouvoir aux mains des prêtres. Lattaque
antireligieuse démontre que le peuple en de nombreux endroits,
à Paris comme en province, est déjà détaché.
Du reste la déchristianisation a commencé dès
1789. Chez les Sans-culotte de la capitale, domine lathéisme
pratique ; car ils sont éloignés aussi bien de lathéisme
théorique que du déisme. Rien ne prouve quils
aient suivi Robespierre dans son grand discours du 21/11/93 contre
lathéisme, jugé aristocratique, et
plus encore quils aient adhéré, ne fut-ce que
de coeur, à la grandiose fête de lêtre suprême.
Le XIXe siècle
La Révolution a laissé des traces durables ; le 19ème
voit la montée de lathéisme pratique, combattant.
En Bassin parisien, et même en Bretagne, dès 1825-30,
certaines enquêtes sont accablantes. Malgré les progrès
de la sociologie religieuse, on na toujours pas dexplication
globale de ce fait majeur de lancienne France : le contraste
entre les régions détachées et les
fidèles. Sur tout le territoire cest limplantation
durable de la libre-pensée, avec parfois des gestes provocateurs,
le célèbre cochon du vendredi. (On se gardera cependant
de confondre Libre Pensée et Athéisme).
Si le matérialisme a été le fait majeur du
18e siècle, cent ans après, il passe le relais à
un autre grand événement : lapparition des grandes
philosophies athées, avec A. COMTE, FEUERBACH, SCHOPENHAUER.
Mais HEGEL, non seulement nest pas athée (daccord
avec G. Minois), mais fort de la lecture de sa correspondance, on
peut assurer quil est chrétien, peut-être à
limage de Newton, unitarien.Mais avancer, comme le fait lauteur
que toute la postérité de Hegel est athée ne
résiste pas à lexamen. Et lItalie ? En vérité
ces penseurs de grande classe quont été Hegel
et Thomas dAquin, ont eu des postérités de droite,
de centre et de gauche. Il nest pas jusquau marxisme qui
ne révèle quelques ambiguïtés : si Marx
est un athée tranquille, Lénine, un matérialiste
ferme, Jaurès, lui, se veut spiritualiste. A la veille de sa
mort il ne désavouera toujours pas ses thèses où
il sest affirmé tel. A la fin du siècle, lathéisme
semble avoir le vent en poupe. Et pourtant
cent ans après,
il piétine.
NOTRE EPOQUE
Notre époque vit dabord sous le signe de lincertitude.
En 1989, le C.N.R.S; a diligenté une enquête auprès
des responsables de ses unités de recherche : 110 se déclarent
croyants, 106 incroyants et 23 agnostiques. Mais pour une recherche
probe, combien dautres douteuses ?
On ne peut pas trop sattarder sur lambiguïté
du terme athée. Car les panthéistes ne manquent
pas. En fonction de la question, le nombre de ces athées varie
du simple au décuple, sur fond dincohérence. En
1997, on la déjà dit : 32 % des catholiques ne
croient pas en Dieu
En 1939, lun des premiers sondages
Gallup, à New York démontrait que, tel jour, 40 % des
américains estimaient que la politique étrangère
du nazisme menaçait lAllemagne potentiellement ; mais
le lendemain, 60 % pensaient quHitler était dangereux
! Une question personnalisée change tout
Aussi, loin de ces escroqueries -cest le terme qui convient-
on évoquera avec toute lattention quelle mérite
lenquête du sociologue GIRARDI, qui distingue 5 niveaux
de perception :
- A- Lathéisme assertorique : Dieu est nié,
- B- Lathéisme agnostique : le problème est
insoluble.
- C- Lathéisme sémantique : la question na
pas de sens.
- D- Lathéisme pratique : on vit comme sil ny
avait pas de Dieu.
- E- Lathéisme de Spéculation pratique : lexistence
de Dieu na pas de conséquence sur le comportement.
On est loin du caractère illusoire, de linvraissemblable
confusion (p.560) des sondages évoqués ci-dessus.
Un autre sociologue, E.PIN, a bien disserté sur les 3 passages
possibles à lathéisme :
- A- Le milieu : là jouent la déchristianisation
préexistante, les lectures, les loisirs, les difficultés
de lexistence ;
- B- Labsence totale de formation religieuse
- C- Lhypocrisie des croyants. Enfin on doit à A.
VERGOTE une approche pénétrante des raisons du passage
à lathéisme :
- A- Leffroi devant le sacré.
- B- La défense contre le magique.
- C- La désacralisation du monde; là, le christianisme
peut être responsable : Dieu est trop haut; science et technique
peuvent jouer dans le même sens.
- D- La méfiance devant laffectivité.
- E- lexistence du mal dans le monde, perçue tout
dabord par les jeunes.
- F- La sexualité ; la plénitude quelle peut
assurer, peut générer une absence totale de besoin
spirituel;
- G- La guerre, qui peut jouer dans le même sens que la sexualité.
- H- Enfin, limage dun Dieu héritée de
lenfance.
Au bout de ce talentueux voyage au bout, non de la nuit, mais de
25 siècles dhistoire, peut-on dresser un bilan ? Sans
aucun doute lauteur ladmet : les religions ont résisté
mieux que prévu. Lathéisme est peu organisé,
sans beaucoup dadhérents. Certes, il nest pas exclu
que la crise des églises établies ny soit pour
quelque chose : elles neffraient plus et donc ne nourrissent
plus comme au 19e siècle des contre-églises libre-penseuses.
(Libre-penseuses et non toutes athées.)
Mais cette explication est en elle même un peu courte : la
science peine à saffirmer ; 11% des français ne
croient-ils pas aux fantômes ? 21% à la réincarnation,
46% à lastrologie ? Là on se permet de regretter
que les recherches sur lau-delà naient pas été
citées, entre autres celles de F. BRUNE . G. Minois objectera
quon peut croire en la survie de lâme sans adhérer
à lidée de Dieu. Et NIETZSCHE en est lillustration.
Mais ces enquêtes sont une pierre dans le jardin de lathéisme.
Bref
Le religieux ne disparaît pas (p 578).
Il nest pas exclu que se réalise la prévision
de J. DELUMEAU : le maintien dun christianisme minoritaire,
mais rajeuni
Jean
Georgelin
Georges MINOIS ; Histoire de lathéisme
des incroyants dans le monde occidental des origines à nos
jours. Ed. Fayard 1998-677 p.