Dimanche matin, au culte, j’écoute une belle prédication sur l’Église en tant que communauté. À treize heures au journal télévisé, j’entends un candidat à la présidence de la République vitupérer le communautarisme. Le contraste est saisissant, même si bien évidemment le pasteur et le politicien ne parlent de la même chose en employant presque le même mot.
Les discours anti-communautaristes m’agacent souvent, parce qu’ils me paraissent trop rapides et simplificateurs. Bien sûr, je suis contre une société où se juxtaposeraient des groupes cloisonnés, repliés sur eux-mêmes, hostiles aux autres et ennemis du bien public ou de l’intérêt général. Mais je suis aussi contre une société qui interdirait et stigmatiserait tout ce qui distingue et différencie ses membres. Que les alsaciens, les bretons, les kabyles, les protestants, les catholiques, les musulmans entretiennent leurs particularités me paraît légitime, s’ils le font sans agresser les autres ni mettre en cause la laïcité de l’État. J’accepte mal un universalisme qui voudrait tout niveler et nous interdire d’avoir notre propre personnalité.
Sans doute, faudrait-il clairement distinguer dans nos propos et nos pratiques « communautariens » et « communautaristes ». Condamner fermement les « communautaristes » qui refusent les autres et voudraient les éliminer ne doit conduire ni à désapprouver ni à sanctionner les communautariens qui acceptent les autres et dialoguent avec eux tout en restant eux-mêmes.
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Je partage l’avis du Pasteur Gounelle. Dans une société qui prône toujours plus l’universalisme idéologique et prêche le « politiquement correct », il est important de réaffirmer notre identité chrétienne, dans le respect du prochain.