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Intégrisme, fondamentalisme et fanatisme

 

Duchêne Marie-Noële 2Le fanatisme (du latin fanum temple), est apparu au XViie siècle ; c’est le zèle outré et intolérant pour une religion, une croyance. Le fondamentalisme (du latin fundare établir solidement) est né dans un contexte protestant, aux États-Unis, au début du XXe siècle, en opposition au libéralisme théologique, pour rejeter toute interprétation des Écritures.

L’intégrisme est un mot utilisé dans un contexte catholique à partir du XXe siècle. c’est l’attitude qui consiste à refuser, au nom de l’intégrité de la doctrine (Écritures et Tradition), tout changement, toute évolution des interprétations et pratiques traditionnelles.

Ces trois termes sont donc, à l’origine, liés au christianisme ; une réalité qu’il est bon de rappeler aujourd’hui. On peut déceler dans le fondamentalisme chrétien un besoin de sécurité spirituelle et existentielle : la Bible, lue sans se poser de questions, donne une assurance inébranlable, fournit la bonne réponse à toutes les interrogations et élimine les inquiétudes. Les fondamentalistes estiment qu’eux seuls maintiennent la vérité évangélique. « [Le fondamentalisme] traduit souvent le malaise et l’incompréhension de gens qui se sentent largués et dédaignés par les spécialistes. » (André Gounelle : http://andregounelle.fr). Aujourd’hui on appelle fondamentalistes les extrémistes de diverses religions et idéologies, et on associe le fondamentalisme au fanatisme, voire au terrorisme. Du coup, il évoque aussi un danger social. on ne peut pas nier, qu’au nom de la religion, la violence se soit parfois déchaînée au cours des siècles, même si la politique y avait sa part : croisades, inquisition, guerres de religion, Irlande, Bosnie… Mais la violence n’est pas un phénomène spécifiquement religieux ; au XXe siècle la Shoah, les Khmers rouges, les génocides arménien, rwandais, tibétain… sont là pour nous le rappeler.

Le fanatisme religieux témoigne d’un échec partiel de la foi ; c’est une foi orgueilleuse, qui se veut inébranlable. Mais la foi n’est pas absence d’interrogations, d’inquiétudes et de défaillances ; elle les affronte et les surmonte mais ne les supprime pas (« Je crois, viens au secours de mon manque de foi » Mc 9,24). L’être humain devient intolérant, envers les autres et envers lui-même, quand il oublie ses limites. « Nous aimerions tous, écrit Thomas Römer, exclure la violence […] mais elle fait partie de la nature humaine […] Dès lors il convient d’apprendre à la gérer » (Psaumes interdits. Du silence à la violence de Dieu).

Face au djihadisme beaucoup de questions se posent aujourd’hui. Guillaume Monod, pédopsychiatre, nous fait part de ses réflexions sur la radicalisation et la déradicalisation des jeunes.

À lire l’article de Guillaume Monod  » Prison et radicalisation  des jeunes  »

 

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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