Incroyant

Je suis toujours irrité par ceux qui partagent le monde entre croyants et incroyants. Surtout que je ne sais pas de quel côté je devrais me mettre. Je suis croyant avec les croyants et incroyant avec les incroyants. Et je suis frappé par le nombre de personnes qui se disent incroyantes et viennent régulièrement à nos études bibliques et à nos réunions de théologie.

Croire en quoi ? En qui ? Croire en l’existence de Dieu ? Mais qu’est-ce que Dieu et qu’est-ce que l’existence ? Dieu est perçu de façon tellement différente par les uns et par les autres que la question : « croire en Dieu » n’a pas vraiment de sens : croire en quel Dieu ?

Les croyants ne font-ils pas exister le Dieu qui leur convient ? Le Dieu qu’ils veulent aimer et dont ils veulent être aimés pour garder le cap dans ce monde chaotique, un Dieu qui les aide à tenir debout et les pousse vers le haut ? Et les incroyants ne rejettent-ils pas un Dieu qui de toute façon n’existe plus, qui était le grand magicien du monde, faiseur de miracles, et passait sa vie à juger les humains, à les punir et les récompenser ?

Dans un récent numéro de « Réforme », un professeur de théologie honoraire, ayant pignon sur rue, écrivait : « Croire, c’est accepter de voir en Jésus celui qui, au nom de Dieu, se donne sur la croix pour le salut du monde. » Oh là là ! À ce compte-là, je ne suis pas croyant, car le salut du monde, nous l’attendons toujours. Je crois, plus simplement, que Jésus a voulu nous faire comprendre que le Dieu à aimer c’était le prochain rencontré sur notre route. Il est vrai qu’il en est mort. Mais le monde n’en est pas sauvé pour autant.

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