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La religion et son avenir

Religion est un mot difficile à cerner. « C’est un ensemble de croyances et de dogmes définissant le rapport de l’homme avec le sacré », selon le Larousse. Pour Schleiermacher (1768-1834) : « La religion est l’intuition de l’Univers. »

Chaque religion peut avoir sa propre appréciation de ce qu’il convient d’appeler religion. Faut-il nécessairement associer religion et foi ou peut-on dissocier ces deux notions ? Quel est l’avenir de la religion dans notre société de plus en plus athée ? Tous les théologiens protestants ne sont pas d’accord, comme le rappelle André Gounelle dans son cours http:// andregounelle.fr

Barth (1886-1968), et Bonhoeffer (1906-1945) ont en commun d’opposer religion et foi chrétienne, mais il y a entre eux trois grandes différences. Pour Barth, la foi vient de Dieu, la religion vient de l’homme ; pour Bonhoeffer, la religion situe Dieu au dessus du monde, alors que la foi le trouve dans le monde. Selon Barth, l’attitude religieuse consiste à se vouloir autonome, indépendant, alors que la foi attend tout de Dieu ; pour Bonhoeffer l’homme religieux a conscience de ses limites et s’en remet à la transcendance, mais quand l’être humain découvre qu’il doit faire face seul à ses problèmes, et non compter sur Dieu, c’est alors que la foi apparaît. Enfin selon Barth la religion persistera toujours, alors que pour Bonhoeffer elle est condamnée inéluctablement à disparaître.

« La fin de l’âge religieux est une représentation impossible. Le principe de la religion ne peut périr, car la question du sens ultime de la vie ne pourra pas être étouffée aussi longtemps que les hommes seront des hommes », écrit Tillich (1886-1965). En revanche, il estime que la religion représente à la fois une nécessité et un danger pour la foi. La foi doit s’incarner dans des structures religieuses pour ne pas devenir évanescente, mais ces structures nécessaires risquent de scléroser et de dénaturer la foi. John Cobb suggère de remplacer la notion de religion par celle de « voie » : voie selon laquelle l’être humain dirige sa vie ; voie par laquelle il compte acquérir ou recevoir la vérité, le sens et le bonheur ; voie qui le conduit à une existence authentique.

Danièle Hervieu-Léger déclarait en 1992 : « La modernité n’a pas évincé le religieux. Elle l’a transformé. La dynamique du progrès qui caractérise la culture moderne s’accompagne d’incertitude qui génère à nouveau du religieux mais recomposé et disséminé. »

Gilles Bourquin, pasteur en Suisse, membre du comité de rédaction d’Évangile et liberté, s’interroge sur la modernité et les religions. Son texte est une version adaptée de sa conférence donnée dans le cadre de la Conférence internationale de l’ICCJ (International Council of Christians and Jews), tenue à Aix-en-Provence (France), du 30 juin au 3 juillet 2013, sur le thème : « La laïcité : une chance ou un défi pour les religions ? En France et dans le monde. »

 

A lire : le cahier de Gilles Bourquin « La modernité peut-elle survivre sans religion ? »

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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