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Ni homme ni femme

Michel Gourgues, Ni homme ni femme, Paris, Cerf, Montréal, Médiaspaul, 166 page.

Michel Gourgues, Ni homme ni
femme, Paris, Cerf, Montréal,
Médiaspaul, 166 page.

Il est facile d’accuser Paul de misogynie ! Si la méthode exégétique développée est un excellent exemple de rigueur pour des étudiants, elle n’en demeure pas moins passionnante pour tout autre lecteur. Selon l’auteur, Ga 3,28 (« Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme ») est une proclamation antérieure à Paul, témoin de cette attitude des tout premiers chrétiens à l’égard de la femme. Dans sa lettre aux Corinthiens, la vision du mariage, dans un engagement de foi, implique entre les époux égalité et réciprocité. Plus loin, hommes et femmes occupent des places semblables dans les assemblées pour prier et prophétiser. Il semble que Paul continue de défendre la participation des femmes à la vie liturgique contre des positions misogynes tenues par des membres de la communauté. Dans les lettres post-pauliennes, les chrétiens utilisent les codes culturels et les conventions sociales de leur époque (attestées par Plutarque dans ses Œuvres morales) en imposant la soumission de la femme mariée à son mari, mais tout en réaffirmant la spécificité chrétienne de l’égalité, que rejette de fait la première lettre en incorporant le modèle socioculturel comme norme. Cette inculturation montre un écart entre la fidélité à la nouveauté du message évangélique et la tentation de l’homme de se conformer au modèle ambiant.

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À propos Florence Couprie

est pasteure retraitée de l’Église protestante unie de France.

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