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Moonrise Kingdom

  En ouverture, le cinéaste Wes Anderson présente la famille Bishop : deux jeunes enfants écoutant un disque, Susy, une adolescente observant le monde à travers ses jumelles, et des parents visiblement « largués ». Le spectateur est ensuite invité à visiter une île où un rassemblement scout a planté son camp aux vrais airs de camp militaire. La discipline et les valeurs y sont enseignées et sauvegardées par un major général : apprendre à s’organiser pour survivre, partager, et s’entraider. Pourtant le jeune Sam s’en échappe pour rejoindre Susy car ils ont fomenté cette escapade depuis un an.

  Le film va consister en la « chasse » du très jeune couple mais l’enjeu sera moins l’aboutissement de la traque que le sens que suggère leur fuite. Le scénario, cosigné par Roman Coppola, a tout de la fable initiatique et du récit d’aventure. Des gens les plus divers poursuivent les enfants : les parents qui ne constituent pas le couple idéal, un policier au grand cœur, une assistance sociale inhumaine et une « meute de scouts ». Les adultes sont tous des attardés dans l’enfance, englués dans la médiocrité de leur routine, ils refusent de considérer l’échec de leur vie sentimentale et ne souhaitent plus prendre de risques ; ils jouent même à être des enfants, à l’image du chef scout en culottes courtes. A l’opposé Sam et Susy, quoique définis comme psychologiquement instables, sont guidés par des sentiments purs et un amour

indéfectible et tentent d’échapper à leur enfance perturbée. Ils semblent en réalité plus matures que les adultes, et même presque trop sérieux pour leur âge. Cette situation donne lieu à un humour dévastateur qui transforme chaque scène en une fantaisie burlesque et hilarante mais tout cela cache un amour impossible, des adultes malheureux, une famille dysfonctionnelle et de la menace d’un avenir sombre pour le mode.

  La mise en scène très étudiée donne à l’ensemble les caractéristiques d’un univers doux-amer et la musique bien choisie vient renforcer l’atmosphère de chaque scène.

  Ce film intéressera les enfants mais surtout les adultes qui ne manqueront pas d’y noter leurs faiblesses et l’instabilité de leurs souvenirs et du monde où adultes et enfants confondent leurs prérogatives.

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À propos Pierre Nambot

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