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Les femmes dans la société et dans les Églises occidentales

Par rapport à la nature particulière, la femme est quelque chose de défectueux et de manqué. Saint Thomas d’Aquin (Somme théologique)

La place des femmes dans l’Église n’est-elle que le reflet de leur place dans la société ?

  La religion chrétienne modela la société médiévale occidentale. La pensée des Pères de l’Église est importante pour comprendre la place imposée aux femmes. Saint Augustin (354-430) énonça le concept du « péché originel » ; il ajouta même que celui-ci se transmettait par les femmes… Pour le monde médiéval, Dieu a voulu la femme inférieure à l’homme et, responsable de la Faute, elle a aggravé son cas. Cette misogynie « théologisée » est de ce fait vérité intangible.

  Au XVIe siècle la Réforme est l’occasion d’une réévaluation du rôle des femmes. Leur image passe de celle de « pécheresse originelle », Ève, ou de « vierge immaculée », Marie, à celle de mère, qui donne la vie. Luther et Calvin mettent l’accent sur la nécessité d’instruire les femmes afin qu’elles puissent lire la Bible et éduquer les enfants.

  Pourtant le pouvoir masculin reste bien réel. Les « Lumières » du XVIIIe siècle vont provoquer de vives controverses parmi les philosophes. « Ce n’est pas la nature, c’est l’existence sociale qui cause cette différence… », écrit Condorcet, mais Rousseau déclare : « Toute l’éducation des femmes doit être relative aux hommes. » Une minorité de femmes participe au monde des « Salons » et commence à se faire entendre.

  Dans l’Église catholique les mentalités ne bougent pas. Les protestants sont écrasés par l’État, ce sont les femmes qui assument la transmission des croyances et la continuité des valeurs. À la Révolution, les femmes obtiennent l’instauration du divorce et un accès plus large à l’instruction. Les questions essentielles sont posées et les combats à mener vers l’égalité s’amorcent.

  Le terme « féminisme » apparaît au XIXe ; à partir de 1830 un militantisme se développe. Mais, dans les Églises, le glas pour les morts sonne toujours moins longtemps pour les femmes que pour les hommes…

  Le protestantisme est sensible aux idéaux d’émancipation des femmes. Dans la France du début du XXe siècle, les protestantes étaient nombreuses à la tête d’associations actives pour les droits des femmes. Il fallut tout de même attendre 1930 pour voir la première femme pasteur en France. Mais l’Église catholique continue de présenter un visage très traditionnel.

  Les femmes obtinrent enfin le droit de vote en 1944 en France et en 1971 en Suisse à l’échelon fédéral. L’égalité des sexes, aujourd’hui acquise sur le plan juridique, demeure cependant inachevée dans la réalité sociale.

  L’Église du Christ, sur cette question, n’est pas en avance sur la société. Pourtant un certain Jésus, il y a 2000 ans, n’a pas hésité à braver les tabous, à donner aux femmes une place révolutionnaire pour l’époque. C’est ce que montre ici Daniel Galland, pasteur, théologien et écrivain, à travers l’évangile de Luc.*

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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