Accueil / Culture / Cinéma / Le Nom des gens

Le Nom des gens

Arthur Martin (Jacques Gamblin) est un ornithologue et un jospiniste intègre mais coincé, qui vit mal ses origines juives, n’est pas à l’aise avec les femmes ; il s’ennuie avec ses parents et ses amis. Bahia Benmahmoud (Sara Forestier), « beurette » très émancipée, couche avec des « fachos », essentiellement pour elle des « salauds » de droite, pour les convertir aux idées de gauche. Avec sa manière de penser et de vivre elle crée « du vent » et de nombreux remous. Une histoire d’amour, certes assez baroque faite de règlements de compte et de conte de fées, se noue entre eux car ils partagent un secret : des destins métissés de « bâtards » où le partage, le don, le plaisir résistent aux valeurs individualistes et à la loi, souvent celle du plus fort.

   Le réalisateur Michel Leclerc et sa compagne Baya Kasmi ont écrit un scénario et réalisé un film particulièrement vivifiant. Dans un environnement drôle, ils posent des questions majeures sur l’influence du « nom des gens » sur leur identité, ainsi Arthur qui s’appelle Martin, un clin d’œil à la marque des appareils électroménagers ou Bahia dont le nom est plus brésilien qu’arabe. On s’amuse beaucoup des réponses qui sont des pirouettes ou des quiproquos sur les problématiques identitaires. L’écriture allège de bout en bout les drames traversés par un Jacques Gamblin sidérant, excellent et densifie la folie de Sara Forestier, qui trouve ici son meilleur rôle depuis L’Esquive.

   C’est une fable politique moderne et séduisante qui en dit plus que les discours sur la nécessité d’appartenir à une « chapelle », à un parti ou à une origine même si elle laisse transparaître un point de vue partisan.

Don

Pour faire un don, suivez ce lien

À propos Pierre Nambot

Pierre.Nambot@evangile-et-liberte.net'

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur Évangile et Liberté

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading